Cotations en Montagne et Escalade Llama Trek

Les échelles de Cotations des courses en montagne dans les Andes boliviennes

Aldo Riveros
Guide de Haute Montagne UIAGM
Directeur du Secours en Montagne en Bolivie

Le principe de la cotation des courses en montagne dans les Andes boliviennes se base sur d’autres facteurs que ceux utilisés pour la cotation dans les Alpes, mais le principe reste le même et il s’appuie sur le système de cotation globale.
Ces facteurs sont :
• l’altitude : dans les Andes boliviennes, les campement de base sont situés aux alentours de 4600 m ; donc une bonne acclimatation est obligatoire avant d’attaquer un sommet. De plus, le fait d’évoluer entre 5000 et 6000 m peut réduire la capacité physique du grimpeur jusqu’à 50%. Si dans les Alpes il est possible de faire lors une ascension un dénivelé de 500 m/heure, dans les Andes boliviennes, la moyenne se situe entre 150 et 250 m/heure.
• les conditions en montagne (neige, glace et rocher): la saison de haute montagne en Bolivie se déroule en hiver et non en été comme dans les Alpes. D’un côté la météo est généralement stable car l’hiver est sec et froid. Mais d’un autre côté, justement à cause du manque de précipitation – et du recul général des glaciers, les courses en montagne deviennent souvent des courses en glace vive ou parfois mixtes/rocheuses.

Prenant en compte ces deux facteurs, la cotation devient la suivante :

S'ajoutent ensuite à la difficulté des sous-cotations repérées en (+ ou -).

La cotation en escalade glacière (glace) est fonction de la verticalité de la paroi, de la hauteur de la section la plus dure, de la configuration et de la qualité de la glace (fine, compacte, aérée...).
Le principe est une cotation à double entrée, qui permet de distinguer le "sérieux" de la course exprimée en chiffres romain (Grade) et le degré de difficulté technique exprimé en chiffre arabe.

Grade I : Inclination modère 45º, bon condition de glace.
Grade II : Peu d’inclination, 55º-65º, bon condition de glace.
Grade III : Peu d'inclinaison, 75° avec de nombreux ressauts. La glace est bien compacte.
Grade III+ : Identique au Grade III avec un ressaut plus raide (80°).
Grade IV : Passage raide à 85° sur 10 mètres avec une glace compacte.
Grade IV+ : Identique au Grade IV, mais le passage plus raide peut aller jusqu'à la verticale sur environ 15 mètres.
Grade V : Passages verticaux sur 20 mètres. La glace commence à s'aérer et donne des formes particulières, comme des "cigares" en cascade de glace.
Grade V+ : Plus technique, les passages verticaux peuvent atteindre 30 mètres.
Grade VI : Technique, les passages verticaux peuvent atteindre 40 à 50 mètres.
Grade VI+ : Voie totalement verticale, avec des passages en petits surplombs.
Grade VII : Escalade extrême et technique. Très raide avec de gros surplombs.

Le degré de difficulté technique s'échelonne de 1 à 7 et peut varier suivant les conditions de la glace :
1 : Cascade présentant des passages à 50 / 60°.
2 : Cascade présentant des passages à 60 / 70° avec de bonnes possibilités d'assurage.
3 : Cascade présentant des passages à 70 / 80°.
4 : Cascade présentant des passages à 75 / 85° avec une courte section verticale.
5 : Cascade présentant une section à 85 / 90°. Condition de glace délicate.
6 : Cascade présentant une longueur difficile demandant une bonne maîtrise technique. Qualité de glace délicate et ancrages difficiles.
7 : Grande maîtrise technique, gros mental et très difficile.

COTATION D'ENGAGEMENT EN NEIGE GLACE ET EN MIXTE:
La cotation d'engagement prend en compte le degré de danger dans lequel se trouverait une cordée si un problème survenait. C’est un échelle subjective qui prend en compte non seulement la difficulté technique, mais aussi le dénivelée, l’exposition, la qualité du neige, glace et rocher, la facilite pour trouver l’itinéraire, ou pour redescendre en cas de retraite.

Cotations en escalade

La première échelle de cotation a vu le jour en 1925 grâce à l'alpinisme allemand Willy Welzenbach (1900-1934). A l'époque, elle ne comportait que six degrés. En 1977, Claude Droyer y ajouta un niveau qui fut officialisé un an plus tard par l'UIAA.
Dans l'actuel système de cotation français, les voies sont cotées avec un chiffre indiquant le niveau de difficulté croissante allant de 3 à 9 et une lettre, a, b ou c, qui subdivise ces niveaux. Il y a quelques années, les niveaux étaient seulement précisés par un "sup. / inf" ou "- / +". Il est important de rappeler que chaque voie peut paraître différente selon les personnes. En général, la cotation d'une voie indique le niveau du mouvement le plus difficile. On peut donc trouver des voies de 30 mètres cotés 5c parce qu’un seul mouvement nécessite de réussir ce niveau alors que le reste de la voie pourrait être coté 4c.
Le niveau d'une personne est le niveau maximum des voies qu’il réussit à vue et en tête. Ce niveau doit être de plus maîtrisé sur tous les types de rochers.
Le tableau suivant donne plusieurs échelles de cotations en les comparant entre elles. Notons que le système Anglais est noté de la même manière que le système français mais ses niveaux sont différents. Notons également que ces échelles sont ouvertes pour accueillir les niveaux encore invaincus à ce jour...